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Emmanuelle Bayamack Tam
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Farah, adolescente, a toujours connu L'Église de la Treizième Heure pour la bonne raison que Lenny, son père, en est le fondateur. Elle vit en communauté dans cette Église millénariste un peu spéciale : féministe, queer, animaliste. On y récite Nerval ou Rimbaud. Lenny rassemble ses ouailles autour de messes poétiques et d'ateliers de déparasitage psychique. La Treizième Heure, c'est aussi l'heure de la révélation, du triomphe des pauvres, des dominés, des humiliés. Les membres de la communauté l'espèrent, angoissés devant les menaces qui pèsent sur la planète : épidémies, guerres, réchauffement climatique... Lenny élève seul sa fille Farah. Hind, son grand amour, l'ayant abandonné à la naissance du bébé.
Prix Médicis -
Prix Inter 2019
"Si on n'aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse."
Farah et ses parents ont trouvé refuge en zone blanche, dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Tendrement aimée mais livrée à elle-même, Farah grandit au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes. Mais cet Éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone sillonnée par les migrants : les portes du paradis vont-elles s'ouvrir pour les accueillir ? -
Si tout n'a pas péri avec mon innocence
Emmanuelle Bayamack-Tam
- P.O.L
- Fiction
- 3 Janvier 2013
- 9782818017470
Ce livre raconte comment l'esprit vient aux filles. On y apprendra, entre autres :
- comment naître à neuf ans
- comment survivre à la perte de l'innocence
- comment grandir sans sombrer
- comment aimer l'autre sans souhaiter sa diminution
- comment faire entendre la musique de l'alexandrin
- comment désirer sans fin
- comment remettre sa vie dans le bon sens.
L'époustouflante Laure Calamy se glisse dans la peau de Kimberly, adolescente qui porte un regard lucide et cinglant sur les adultes qui l'entourent. Une mise en voix brillante qui donne corps à la langue de l'autrice, poétique et crue à la fois. -
Je viens vérifie la grande leçon baudelairienne, à savoir que le monde ne marche que sur le malentendu.
Je viens mouline les sujets qui fâchent, le racisme qui a la vie dure, la vieillesse qui est un naufrage, la famille qui est tout sauf un havre de paix.
Je viens illustre les lois ineptes de l'existence et leurs multiples variantes : l'amour n'est pas aimé, le bon sens est la chose du monde la moins partagée, les adultes sont des enfants, les riches se reproduisent entre eux et prospèrent sur le dos des pauvres, etc.
Mais pour accablante qu'elle soit, la réalité devrait pouvoir s'écrire sans acrimonie, dans une langue qui serait celle de la farce ou du vaudeville : je viens, c'est aussi la proclamation par Charonne de sa volonté de redresser les torts, de parler contre les lois ineptes et de faire passer sur le monde comme un souffle de bienveillance qui en dissiperait la léthargie et les aigreurs. -
Michael
Bon, restons nous-mêmes, et restons ici, mais finissons-en. Il doit bien y avoir une chanson pour ça.
Fan
Une chanson de toi, Michael, mon coeur ! Il y a une chanson de toi pour toutes les situations et pour toutes les humeurs.
Michael
Je l'ai cru longtemps, mais là, j'ai beau chercher, je ne vois pas. Une chanson qui dise à la fois la tristesse d'avoir raté sa vie et la fierté d'avoir rendu les gens heureux, ça n'existe pas. -
Si la seule idée d'un Dieu ne me faisait pas rire, je rendrais bien ici quelques oracles, quelque parole inspirée, quelque évangile enluminé qui réconcilierait les autruches effarées, les sauterelles rongeuses, les guitaristes mystiques, les filles à la blondeur boréale, les mères oublieuses de leur première portée, les pères devenus prédicateurs de salon, tous les ergs et les regs du N'mab, et même le souvenir, toujours fou en moi, toujours miraculeux, du garçon qui a trahi son ami pour les lumières de la ville.
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Tous les fils ne sont pas faits pour devenir des hommes.
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À l'abordage !, c'est un choc frontal entre la jeunesse ardente des uns et la frilosité quasi sénile des autres. Marivaux est dans les coulisses, car la rouerie rhétorique, le travestissement, les fausses confidences et les heureux stratagèmes conduisent évidemment au triomphe de l'amour.
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Un père et une mère parlent de leur fille : Alexandrine, seize ans. Ce pourrait être une conversation normale, mais Alexandrine ne l'est pas et il se peut que le couple parental ne l'ait jamais été non plus. Leurs inquiétudes portent essentiellement sur la vie sexuelle future d'Alexandrin... Le dénouement, comme toujours, est un escamotage qui dérobe heureusement à nos yeux les protagonistes de la farce.Mon Père m'a donné un mari reprend, en le caricaturant, l'argument des comédies classiques : des parents prennent en main la vie amoureuse de leur fille. Sauf qu'il ne s'agit plus d'arranger un mariage mais d'organiser un dépucelage. Comme la fille est autiste, elle consent à cette prise en main. Elle autorise même ses parents à assister à sa défloration, conçue comme l'aboutissement spectaculaire de cette pièce.
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Quatre-vingt-trois ans, ce n'est pas une vie. C'est juste le temps que ça prend de vieillir et de connaître le sort immérité de toute chair, le pourrissement programmé, la violence médusante du dégoût. Et si, à quatre-vingt-trois ans on s'offre un dernier sursaut de sens, un dernier triomphe amoureux, il risque d'avoir la couleur de l'argent et tous les appâts du gain. Mais c'est toujours ça de pris, toujours ça que n'ont même plus les pauvres morts gisant entre les radicelles chlorotiques et les insectes nécrophages.
Et il n'y a pas de mot de la fin, pas de sagesse acquise sur le tard. -
Pour sauver les mauvaises âmes des filles de Fénix, il doit d'abord s'extraire des plis angulaires et cassés de sa vieille peau. Ensuite, il faut qu'il trouve le seul nom qui lui aille, le seul qui rende compte de son identité remarquable. On peut considérer tout ça comme une mission. À la fin, il lui reste le plus difficile : empêcher que s'écrive son histoire officielle. Se retrouvent dans cette histoire qui n'a rien d'une histoire officielle, quelques-uns des thèmes qui nourrissaient Rai-de-coeur, comme l'exil, ou l'ambiguïté sexuelle, ou encore la grande ville (c'est d'ailleurs la même... sous d'autres cieux). Mais aussi de nouvelles préoccupations qui ont à voir avec l'identité, la filiation, la folie.
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Une femme poursuit un homme d'un amour passionné dont il ne veut pas. L'homme est fragile, sensible, un véritable innocent qui entrave sa jeunesse par timidité. La femme est abîmée, meurtrie, laide, une clocharde alcoolique. Elle aime cet homme d'un amour fou, littéralement, sur lequel elle laisse planer l'ombre d'un infanticide : à toucher de si près l'horreur il semble qu'il n'y ait plus de limite ni à l'amour ni à l'horreur. Jusqu'à ce qu'intervienne un étrange enquêteur héroïnomane et prosélyte n'ignorant rien du langage des fleurs, comme un héros de série qui tombe du ciel, sait tout et sait tout faire. Il parviendra parfaitement à dérégler ce qui doit l'être pour que du chaos et de la violence sortent beaucoup plus de vie, de l'amour, qu'il en soit fini avec les larmes et les tremblements, la génétique, la ressemblance, la transmission.
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Artaud tenait le mariage pour une offense personnelle. Kafka est mort célibataire - mais ce n'est pas faute de s'être fiancé. Nijinski a épousé Dieu, devant témoins, le dix-neuf janvier mille neuf cent dix-neuf. À ce sujet comme à d'autres, ils auraient peut-être eu des choses à se dire.
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Charonne, vingt ans, Charonne la magnifique aux formes sensationnelles et aux origines indéchiffrables cherche à alerter l'opinion mondiale sur un certain nombre de faits méconnus. Premièrement : les grosses sont toujours un peu des héroïnes. Deuxièmement : la vraie beauté suscite l'indifférence. Troisièmement : le port du voile n'est pas la meilleure façon de se faire des amis. Quatrièmement : les vrais pratiquants de l'amour libre ne se rencontrent pas tous les jours.