"L'oeuvre de Frédéric dard est inusable." Michel Serres "L'oeuvre de Frédéric Dard (1921-2000), traduite en 35 langues, compte près de 290 romans, psychologiques et policiers, des centaines de nouvelles et une soixantaine d'adaptations théâtrales et cinématographiques. On estime à 250 millions le nombre de livres vendus sur une période couvrant un peu plus de la deuxième moitié du XXe siècle. Tardivement saluée par la critique, assimilée à une " littérature de gare ", dominée par les aventures paillardes et cocardières du commissaire san-Antonio et de ses joyeux acolytes, cette oeuvre, fidèle au Fleuve Noir pendant 50 ans, a longtemps tardé à être reconnue comme une oeuvre majeure de la littérature contemporaine. Mais, l'engouement était tel pour les aventures de San-Antonio, sortant au rythme immuable de quatre ou cinq par an, qu'il suscita bientôt la curiosité des critiques, des intellectuels et des universitaires, comprenant enfin que tant la drôlerie que la noirceur de ces romans cachaient aussi une vision tantôt réjouissante, tantôt féroce de la société. En humaniste vigilant, ce créateur de milliers de mots nouveaux n'a cessé de vanter les vertus de l'amour et du travail, tout en dénonçant la bêtise humaine, capable de gangréner toute les couches de la société. Cet homme dont l'entourage connaissait la jovialité, l'extrême bonté et la générosité, était aussi rongé par le doute et des périodes de désespoir, aboutissant à une oeuvre complexe, où le rire côtoie l'obsession de la mort. En 130 entrées, ce dictionnaire tente d'éveiller la curiosité sur les aspects si riches de cette littérature unique, dont la vision de la société n'a jamais été autant d'actualité, 15 ans après la mort de l'auteur. Mais c'est aussi un dictionnaire " amoureux " car Frédéric Dard et San-Antonio m'ont accompagné depuis l'adolescence de leur rire et de leur mélancolie. Enfin, rendre hommage à Frédéric Dard, dit San-Antonio, c'est écrire en toute liberté et emprunter à tous les genres qu'il a lui-même explorés, le roman, la nouvelle, l'article de journal, la critique, etc. Ayant bien retenu la leçon, je n'ai reculé devant aucune fantaisie littéraire, laissant autant que possible, comme le disait joliment Julien Gracq " la place à l'impulsion aveugle et à l'aventurisme du pur désir "".
Après le best-seller "Les joies d'en bas, tout sur le sexe féminin", il était temps que le sexe masculin ait droit lui aussi à son livre, mêlant sérieux et humour, sur ses heurs, malheurs, grandeurs et petitesse... Tout, tout, tout, vous saurez tout..." Dans cette période où l'on découvre - ou l'on fait semblant de découvrir ! - que les hommes testostéronés, brandissant leurs sexes comme un instrument de pouvoir et de domination, sont plus nombreux que ce que l'on imaginait, il n'est peut-être pas inutile de " revenir aux fondamentaux ", comme dit le politique, en essayant de décrire puis d'expliquer simplement le fonctionnement de notre " machinerie sexuelle ", dont on ne soupçonne pas l'extraordinaire complexité. L'ouvrage remarquablement documenté de Nina Brochmann et Ellen Stocken Dahl (
Les joies d'en bas, tout sur le sexe féminin) ouvre la voie à cette vision nouvelle, sous forme d'une sorte de complicité joyeuse, de l'appareil génital de la femme.
Or, à bien étudier la bibliographie, il manque à l'évidence un exercice sur le même mode concernant l'appareil génital masculin, ses heurs et ses malheurs. Pour ne pas dire, ses grandeurs et petitesse ! C'est pourquoi cet ouvrage fait la part belle à la description de nos organes sexuels et à leur mécanisme intime, avant d'envisager comment cette belle machinerie fonctionne, seule ou en couple.
Si la curiosité vous tenaille, entre un bon repas et une nuit d'amour, rendez-vous dans les pages de ce livre, au banquet de nos attributs et au lit de notre propre sexualité. Et puisque c'est un sujet qui prête souvent à sourire, vous ne serez pas surpris qu'il soit intitulé
Le sexe de l'homme comme vous ne l'avez jamais lu, tant cette balade joyeuse et espérons-le instructive a pour but de mieux nous connaître nous-mêmes et nous rassurer sur notre rapport aux autres. "
Eric Bouhier