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Prix
François Hartog
-
Chronos : L'Occident aux prises avec le Temps
François Hartog
- Gallimard
- Folio histoire
- 14 Novembre 2024
- 9782073087263
"Omniprésent et inéluctable, tel est Chronos. Mais il est d'abord celui qu'on ne peut saisir. L'Insaisissable, mais, tout autant et du même coup, celui que les humains n'ont jamais renoncé à maîtriser. Innombrables ont été les stratégies déployées pour y parvenir, ou le croire, qu'on aille de l'Antiquité à nos jours, en passant par le fameux paradoxe d'Augustin : aussi longtemps que personne ne lui demande ce qu'est le temps, il le sait ; sitôt qu'on lui pose la question, il ne sait plus. Ce livre est un essai sur l'ordre des temps et les époques du temps depuis la formation du temps chrétien.
Aujourd'hui, l'avenir s'est obscurci et un temps inédit a surgi, vite désigné comme l'Anthropocène, soit le nom d'une nouvelle ère géologique où c'est l'espèce humaine qui est devenue la force principale : une force géologique. Que deviennent alors les anciennes façons de saisir Chronos, quelles nouvelles stratégies faudrait-il formuler pour faire face à ce futur incommensurable et menaçant, alors même que nous nous trouvons encore plus ou moins enserrés dans le temps évanescent et contraignant de ce que j'ai appelé le présentisme ?"
F. H. -
Départager l'humanité : Humains, humanismes, inhumains
François Hartog
- Gallimard
- Bibliothèque des Histoires
- 14 Novembre 2024
- 9782073015143
Créer, disent les grands textes fondateurs, c'est partager et départager : entre des mortels et des immortels, entre des humains et des bêtes, entre un Dieu éternel et des êtres éphémères, entre un corps périssable et une âme immortelle...
Ce geste premier lance toute l'enquête. Scruter les façons dont ces partages ont été repris, transformés, contestés, rejetés au cours des siècles : tel est son objet. Ce sont donc autant de figures historiques de l'homme qui sont, un chapitre après l'autre, interrogées : l'anthrôpos grec, l'homo humanus romain, l'homo christianus, puis l'homme des humanistes, celui aussi qui fait sien le "je suis homme et rien d'humain ne m'est étranger", avant que la proclamation "l'homme est un Dieu pour l'homme", elle-même bientôt suivie par l'annonce de "la mort de l'homme", ne débouche sur la récusation d'un ' propre ' de l'homme et de tous les dualismes qui, au cours des siècles, ont jalonné son histoire.
Humains, humanismes, inhumains : le sous-titre précise encore le cadre historique. En se conjuguant et en s'opposant, les trois termes font système. Les humanismes, en s'attachant à départager l'humain de l'inhumain, ont recherché des voies pour que les humains, au moins certains d'entre eux, le soient plus ou mieux. Ce qui ne les a pas toujours empêchés, il s'en faut, d'être aveugles à l'inhumain. Aujourd'hui, c'est l'humanitaire qui, face à l'inhumain, revendique d'agir au nom d'un propre de l'homme : sa dignité.
Parcourir ce grand arc qui mène de la formation d'anthrôpos à sa dissolution n'implique ni que ce chemin fût tracé d'avance ni qu'il doive déboucher sur une quelconque apocalypse. En revanche, c'est montrer comment le moment présent, celui d'une désorientation généralisée, s'inscrit dans une histoire longue. Et, du même coup, aider à le mieux comprendre. -
à la rencontre de Chronos
François Hartog
- CNRS Editions
- Les grandes voix de la recherche
- 1 Septembre 2022
- 9782271143518
François Hartog, À la rencontre de Chronos
Comment les aventures du capitaine Cook à Hawaï peuvent-elles permettre d'appréhender à nouveaux frais la figure d'Ulysse et la place du passé dans l'Odyssée ? En quoi le Berlin d'après la chute du Mur, patchwork des expériences modernes du temps, a-t-il pu contribuer à la conceptualisation de la notion de " régime d'historicité " ?
Tout en retraçant son parcours entre littérature, anthropologie et histoire, ainsi que les étapes de son questionnement sur les manières d'articuler passé, présent et futur - de l'Antiquité au présentisme contemporain, en passant par le règne du temps chrétien en Occident -, François Hartog met en lumière les défis inédits mis en jeu par le basculement dans une nouvelle époque du temps. -
Régimes d'historicité ; présentisme et expériences du temps
François Hartog
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Novembre 2014
- 9782021228441
Les expériences du temps sont multiples. Chaque société entretient un rapport particulier avec le passé, le présent et le futur. En comparant les manières d'articuler ces temporalités, François Hartog met en évidence divers "régimes d'historicité".
Ulysse en Phéacie ou les Maori de Fidji ont d'autres types de souvenirs que les personnages bibliques. Douze siècles séparent Ulysse des Confessions d'Augustin, qui s'inscrivent dans un régime d'historicité proprement chrétien.
Dans l'ancien régime d'historicité, le passé éclaire l'avenir. Après la Révolution de 1789, le temps est accélération et la leçon vient du futur. Se met en place le régime moderne d'historicité. Chateaubriand ne cesse par son écriture de passer de la rive de l'ancien à celle du régime moderne.
Dans les deux dernières décennies du XXe siècle, la mémoire est venue au premier plan. Le présent aussi. Histoire du présent, Les Lieux de mémoire ont exploré ces mots du temps: commémoration, mémoire, patrimoine, nation, identité. Tandis que le temps lui-même devenait, toujours plus, objet de consommation et marchandise.
Historien attentif au présent, François Hartog observe la montée en puissance d'un présent omniprésent, qu'il nomme "présentisme". Cette expérience contemporaine d'un présent perpétuel, chargé d'une dette tant à l'égard du passé que du futur, signe, peut-être, le passage d'un régime d'historicité à un autre.
Serait-on passé insensiblement de la notion d'histoire à celle de mémoire?
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Partir pour la Grèce ; pourquoi nous avons toujours besoin des Anciens
François Hartog
- Flammarion
- Champs Histoire
- 3 Octobre 2018
- 9782081445338
"La Grèce antique est la plus belle invention des temps modernes", écrivait Paul Valéry. Son héritage, si longtemps placé au coeur de la culture européenne, est fait de multiples voyages vers un objet façonné et refaçonné au fil des siècles. De quelles significations la Grèce a-t-elle été successivement porteuse, à Rome, au Moyen Âge, à la Renaissance et depuis la Révolution française ? De quelles manières a-t-elle aidé à définir les identités culturelles ou nationales, la démocratie, l'histoire ? Et quel sens peut-il y avoir, aujourd'hui encore, à "partir pour la Grèce" ?
Par une réflexion lumineuse qui nous conduit d'Hérodote à Jean-Pierre Vernant, en passant notamment par Plutarque, Montaigne ou Fustel de Coulanges, François Hartog permet de comprendre l'émergence et les transformations de ce repère majeur de la pensée occidentale qu'on appelle la Grèce. -
L'Histoire fut la grande puissance des temps modernes. Véritable théologie, elle organisait le monde et lui donnait sens. On se mit à son service, au point de s'aveugler, voire de commettre le pire en son nom. Affaire des historiens, elle ambitionna d'être une science, tandis que les romanciers lui livraient volontiers leur plume.
Depuis les années 1980, cette toute-puissance est mise en cause. Notre rapport au passé est désormais affaire de mémoire plus que d'histoire ; trop imprévisible ou trop prévisible, l'avenir semble avoir disparu de notre horizon, et l'historien est pris dans l'urgence du présent. L'histoire peine à remplir son rôle de trait d'union entre le passé, le présent et le futur. Quel sens lui donner aujourd'hui ?
Dans le sillage de ses travaux sur le temps, François Hartog fait intervenir, au cours de cette vaste enquête sur le monde contemporain, historiens, philosophes et romanciers - de Thucydide à Braudel, d'Aristote à Ricoeur, de Balzac à McCarthy - afin de saisir sur le vif les enjeux d'une époque nouvelle. -
Évidence de l'histoire : Ce que voient les historiens
François Hartog
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225727
L'histoire semble aller de soi. Pourtant, prononcer « l'évidence de l'histoire », c'est aussitôt ouvrir un doute. L'évidence est le fil conducteur de ces pages qui interrogent le statut du récit historique, l'écriture de l'histoire, la figure de l'historien, hier et aujourd'hui, de la Méditerranée antique à la France de la fin du xxe siècle. Depuis Hérodote, l'histoire est devenue une affaire d'oeoeil et de vision. Voir et dire, écrire ce qui s'est passé, le réfléchir comme un miroir : tels ont été quelques-uns des problèmes constituant l'ordinaire de l'historien. Les nombreuses reformulations modernes ont poursuivi ce travail sur la frontière du visible et de l'invisible. Parvenir à la vue réelle des choses, en voyant plus loin et plus profond. Mais, avec la fin du xxe siècle et la domination du présent, cette forte évidence de l'histoire s'est trouvée mise en question. Quel rôle pour l'historien face au « défi narrativiste », à la montée du témoin, à celle du juge, et alors même que mémoire et patrimoine sont devenus des évidences ?
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La nation, la religion, l'avenir ; sur les traces d'Ernest Renan
François Hartog
- Gallimard
- L'esprit de la cité
- 30 Mars 2017
- 9782072699580
Savant indubitable, Ernest Renan (1823-1892) fut aussi un homme controversé. Après la publication de sa Vie de Jésus, l'ancien séminariste est devenu pour les catholiques "le grand blasphémateur". Bien que rallié tardivement au camp républicain, il allait être une des figures tutélaires que la IIIe République honora.
Trois questions guident le voyage qu'entreprend François Hartog sur les traces de Renan : l'avenir, la religion, la nation. Évolutionniste convaincu, Renan croit fortement à l'avenir, mais quel sera le devenir de l'idée même d'avenir ? Il pense que le christianisme a fait son temps, mais quelle sera la religion de l'avenir, puisqu'un avenir sans religion est inconcevable ? Forme politique de l'époque, la nation n'échappe pas non plus au travail du temps : quels seront l'avenir de la nation et celui de l'Europe ? Car dans le monde alors dominé par l'Allemagne, la question de la nation et celle de l'Europe sont liées.
Ces trois interrogations sont-elles encore les nôtres ? Dans la distance qui nous sépare de Renan et en nous servant de son oeuvre comme d'un prisme, que nous donnent-elles à voir de notre contemporain ? Jusqu'à il y a peu, l'avenir de Renan pouvait être encore le nôtre ; la religion, jusqu'à il y a peu, semblait être derrière nous ; la nation paraissait, elle aussi, une forme politique épuisée et en voie d'être dépassée. Et voici que tous ces thèmes reviennent et nous portent à reconsidérer ce que nous avons cru savoir de notre situation. -
L'odyssée ; des dieux et des hommes
Homère, François Hartog
lu par Gaël Kamilindi- Lizzie
- 10 Octobre 2019
- 9791036602276
L'Odyssée, est-il nécessaire de présenter ce " très vieux poème " ? La superbe traduction (en vers) de Philippe Jaccottet fait revivre l'épopée d'Homère, qui vient " à son lecteur ou, mieux peut-être, à son auditeur un peu comme viennent à la rencontre du voyageur ces statues ou ces colonnes lumineuses dans l'air cristallin de la Grèce... ".
D'après la tradition antique, Homère, l'aède aveugle, aurait vécu au IXe siècle avant J.-C. et serait l'auteur de cette épopée universellement connue, composée après
L'Iliade.
Cette traduction de référence est complétée par le bel essai de l'historien François Hartog,
Des lieux et des hommes, qui parcourt l'espace géographique et maritime, mental et poétique du monde d'Ulysse. -
Mémoire d'Ulysse ; récits sur la frontière en Grèce ancienne
François Hartog
- Gallimard
- NRF Essais
- 2 Juin 2014
- 9782072095436
Au commencement, il y a Ulysse, celui qui a tout vu, jusqu'aux confins des confins. D'autres le suivent, se réclamant de lui, voyageurs effectifs ou fictifs, nous emmenant en Égypte, au coeur de la Grèce, à Rome ou autour du monde. Jamais aucun ne s'intéresse vraiment aux sagesses étrangères, pour elles-mêmes, dans leur contexte, dans la langue qui les expriment. Leur voyage est à l'image de l'Odyssée, dont Emmanuel Levinas disait qu'elle ne fut qu'un retour à l'île natale - une complaisance dans le Même, une méconnaissance de l'Autre.
Pourtant, ces voyages instillent le doute sur les accomplissements des Grecs, quand se découvre la sagesse égyptienne, ou que triomphe Rome, maîtresse de l'univers. C'est que, première société au monde à décider que la loi ne sera pas reçue des Dieux, mais élaborée par les hommes, la cité grecque, en s'instituant, a inventé l'histoire. L'histoire qui mesure l'apport des Grecs à ceux des autres civilisations : en disant l'autre, en le visitant, les Grecs s'interrogent, s'affirment, se posent ou doutent d'eux-mêmes, tout en demeurant, jusque dans la comparaison, les maîtres du jeu.
Ambassadeurs de certitudes ou colporteurs de doutes, les voyageurs, ces hommes-frontières, expriment toujours l'inquiétude d'une identité tremblée, avec, récurrente, la question : qui sommes-nous, les Grecs ? -
Vidal-Naquet, un historien en personne ; l'homme-mémoire et le moment-mémoire
François Hartog
- La découverte
- 8 Décembre 2016
- 9782707194992
De la Grèce ancienne à ses multiples interventions dans les affaires de son temps, c'est toujours en tant qu'historien que PVN aura agi et pensé : une réflexion profonde sur le sens de l'histoire et de la mémoire, par François Hartog.
Historien, historien public, " historien en personne ", tel a été et s'est voulu Pierre Vidal-Naquet (1930-2006). Qu'il s'agisse de ses recherches sur la Grèce ancienne, de ses multiples interventions dans les affaires de son temps, ou de l'écriture de ses Mémoires, c'est toujours en tant qu'historien qu'il a voulu engager et mener le travail. Interroger cet en tant qu'historien - la manière dont il s'est constitué, les formes qu'il a prises, ses transformations - est une façon de traverser, avec lui et au-delà de lui, plus d'un demi-siècle d'histoire et d'historiographie : de la torture en Algérie au négationnisme, en passant par l'interminable conflit israélo-palestinien. Mais aussi tous les débats qui ont ponctués les dernières décennies : histoire et mémoire, juge et historien, histoire et vérité, autobiographie et histoire, usages politiques du passé, sans oublier les usages modernes de l'Antiquité ou les interrogations sur démocratie ancienne et démocratie moderne. Pour celui qui s'était qualifié d'" homme-mémoire ", l'histoire, très tôt devenue une évidence, a d'abord été une raison de vivre. Son oeuvre et son parcours singulier permettent ici à François Hartog de poursuivre sa propre réflexion sur ce qu'il a appelé l'" évidence de l'histoire ", et de proposer une lecture critique stimulante du " moment-mémoire " que vivent les sociétés modernes depuis les années 1980. -
Un pupitre, un poste de radio, un livre de bord, des cartes et quelques ouvrages : le décor est planté. Dans la chambre de veille, petite pièce située au centre des phares, le gardien prend son quart. C'est ici, dans cet espace aveugle mais ouvert, que s'élabore son savoir sur le monde. Historien et amoureux de la mer, François Hartog est un veilleur à sa façon : un guetteur du temps. Pour la première fois, il revient ici sur son parcours et ses choix intellectuels. Il évoque ses parents, ses années de lycée en pleine guerre d'Algérie, Normale Sup' et sa troupe de théâtre, puis la rencontre avec ses maîtres : Jean-Pierre Vernant, Pierre Vidal-Naquet, Michel de Certeau... Il se souvient de sa traversée de l'océan Indien sur un vieux cargo, de Mai 68 et des désillusions qui ont suivi, des amis qui se sont engagés. Que signifiait alors le choix de l'étude de la Grèce ancienne ? Pourquoi n'a-t-il cessé de franchir des frontières, entre l'histoire et l'anthropologie, entre l'Antiquité et le contemporain, entre des espaces et des temps différents ? Comment l'Histoire, enfin, est-elle devenue la question d'une vie ? Réflexion au long cours sur le temps et regard distancié sur le monde actuel, ces entretiens révèlent le parcours singulier d'un historien majeur de notre époque.
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Les Usages politiques du passé
François Hartog
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 26 Juin 2020
- 9782713231070
Que le passé se prête à des usages politiques, toute l'histoire de l'historiographie l'atteste. D'où vient alors que le souci d'une manipulation du passé se fasse toujours plus insistant, comme en témoignent la récente querelle des historiens allemands sur la signification du nazisme ou celle, en cours, sur le communisme ? Autour de quelques dossiers actuels, cet ouvrage s'attache à réfléchir sur notre présent historiographique et ses multiples usages politiques.