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Nancy Fraser
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Ce livre met les acquis du féminisme marxiste, du marxisme noir et de l'écomarxisme au service de la critique de l'extension contemporaine du capitalisme. « La sauvegarde de la planète passe par la construction d'une contre-hégémonie. Il s'agit de transformer la cacophonie actuelle en un sens commun écopolitique capable d'orienter un projet de transformation largement partagé. Ce sens commun devra trancher dans la masse des opinions contradictoires pour enrayer le réchauffement de la planète, mais il devra aussi transcender le "strictement environnemental". Pour s'attaquer dans toute son ampleur à la crise générale, on doit raccorder le diagnostic écologique à d'autres questions d'intérêt vital, comme la précarité des moyens de subsistance et le déni des droits du travail ; le désinvestissement public de la reproduction sociale et la sous-évaluation chronique du travail de care ; l'oppression ethno-raciale-impériale et la domination de genre et sexuelle ; la spoliation, l'expulsion et l'exclusion des migrants ; enfin, la militarisation, l'autoritarisme politique et les violences policières. » Central dans les débats sur la reproduction sociale, le racisme, l'État et l'écologie, cet ouvrage est utile à tout lecteur qui souhaite comprendre les crises actuelles. Plutôt que de se concentrer sur les contradictions à l'intérieur de l'économie capitaliste, Nancy Fraser explique la domination, la destruction et les crises par la construction de frontières entre l'économie capitaliste et les sphères non marchandes telles que le "travail domestique" non rémunéré, la nature, les structures politiques et les peuples expropriés. Cette nouvelle conception, plus large, du capitalisme en tant que système et non plus seulement en tant qu'économie lui permet de répondre à des questions essentielles : ainsi, l'oppression fondée sur le genre ou la race est-elle une caractéristique structurellement nécessaire du capitalisme ? Son travail de théorisation s'accompagne d'une analyse historique de la façon dont ces quatre « sphères » s'articulent avec l'économie durant les grandes phases du capitalisme : le capitalisme mercantile (XVIe-XVIIIe), la phase libérale-coloniale (XIXe siècle), le capitalisme géré par l'État (entre-deux-guerres et Trente Glorieuses), et le capitalisme financiarisé d'aujourd'hui. Cet axe lui permet de pointer non seulement les impasses du capitalisme, mais aussi celles de certains mouvements d'émancipation : au lieu de s'en prendre à des maux sociaux séparément, les luttes antiracistes, féministes, écologiques et politiques devraient comprendre comment elles convergent pour s'attaquer à la société capitaliste dans son ensemble. Son argumentation permet de faire dialoguer Karl Marx, Rosa Luxemburg avec des voix issues du féminisme marxiste (comme Eli Zaretsky, Lise Vogel, Nancy Flobre), du marxisme noir et de l'écomarxisme (comme James O'Connor et Jason Moore).
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Féminisme pour les 99 %
Cinzia Arruzza, Tithi Bhattacharya, Nancy Fraser
- La découverte
- Cahiers libres
- 7 Mars 2019
- 9782348043048
Ce manifeste rédigé par Nancy Fraser, Cinzia Arruzza et Tithi Bhattacharya, toutes trois organisatrices de l' International Women's Strike, propose un féminisme véritablement inclusif, à la fois anticapitaliste, antiraciste, écologiste, internationaliste, anti-hétérosexiste : un féminisme qui lutte pour les 99 % et non en faveur d'une petite élite mondialisée.
Logements inabordables, salaires de misère, systèmes de santé inexistants ou dysfonctionnels, catastrophe climatique, rejet des migrant·e·s, violences policières... on entend peu les féministes s'exprimer sur ces questions. Pourtant, elles ont un impact majeur sur la vie de l'immense majorité des femmes à travers le monde.
Les grèves des femmes qui se multiplient aujourd'hui en Argentine, en Pologne, aux États-Unis ou ailleurs s'emparent de ces problématiques et témoignent du fait que les revendications féministes ne sont pas isolées de celles d'autres mouvements. Et c'est tout l'enjeu de ce manifeste, inspiré par ces nouveaux mouvements féministes : face à un système néolibéral qui concentre toutes les aliénations, injustices et inégalités et instrumentalise certaines luttes sociales pour servir ses velléités impérialistes et engranger le plus de profits possible, le féminisme doit repenser son agenda théorique comme militant.
Trois des organisatrices de la Grève internationale des femmes s'engagent ainsi avec ce manifeste pour un féminisme véritablement inclusif, capable de faire converger l'anticapitalisme, l'antiracisme, l'écologie politique, l'internationalisme et l'anti-hétérosexisme : un féminisme pour les 99 %. -
Qu'est-ce que la justice sociale ? reconnaissance et redistribution
Nancy Fraser
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 27 Février 2020
- 9782348057021
La reconnaissance est aujourd'hui un concept central du débat politique. Mais dans quelle mesure celle-ci peut-elle s'intégrer à une réflexion normative sur la justice sociale ? Un ouvrage de référence.
La reconnaissance est aujourd'hui un concept central du débat politique. Mais dans quelle mesure peut-elle s'intégrer à une réflexion normative sur la justice sociale ? C'est à cette question que répond la philosophe américaine Nancy Fraser, qui établit une distinction entre ce qu'elle appelle une politique de reconnaissance et une politique de redistribution. La première insiste sur l'égal respect dû à tous les membres d'une société, la seconde sur une redistribution équitable des biens et des ressources. Pour l'auteure, les conflits entre ces deux orientations sont politiquement paralysants et théoriquement insatisfaisants.En affirmant qu'une démocratie radicale consiste à reconnaître le caractère multiculturel et sexué des sociétés modernes, sans figer les identités des différents groupes ni renoncer à l'engagement historique de la gauche en faveur de l'égalité économique et sociale, elle vise à la réconciliation de la gauche culturelle et de la gauche sociale. Pour cette raison, cet ouvrage de philosophie politique est, à bien des égards, un livre politique. -
L'âge de la Régression
Arjun Appaduraï, Zygmunt Bauman, Donatella Della Porta, Nancy Fraser, Eva Illouz, Ivan Krastev, Bruno Latour, Paul
- Premier Parallèle
- 13 Avril 2017
- 9791094841495
Un grand débat international sur la situation contemporaine, porté par 15 intellectuels du monde entier : Arjun Appadurai, Zygmunt Bauman, Nancy Fraser, Bruno Latour, Eva Illouz, Ivan Krastev, Paul Mason, Pankaj Mishra, Robert Misik, Oliver Nachtwey, Donatella della Porta, César Rendueles, Wolfgang Streeck, Slavoj Zizek.
Nous vivons un tournant historique.
Non, nous n'avons pas assisté à la "fin de l'Histoire". Loin de marquer le début du règne d'une démocratie universelle et d'un capitalisme heureux, la chute du mur de Berlin a inauguré une période de tourments politiques.
Ascension de partis nationalistes (pensons par exemple au Front national), démagogie (telle que l'incarne Donald Trump), souverainisme (Brexit), tendances autoritaristes d'Europe centrale et d'Europe de l'Est (Hongrie et Pologne), appels à la " grandeur " et à la " pureté " nationale (Narendra Modi en Inde, Vladimir Poutine en Russie), vague générale de xénophobie et de crimes haineux, brutalisation des discours politiques, complotisme, " ère post-vérité ", appels à l'érection de murs toujours plus nombreux, toujours plus hauts...
Tout se passe comme si nous assistions à un grand retour en arrière.
Comme si la peur, la violence et le repli sur soi l'emportaient sur les espoirs jadis nourris par la mondialisation.
Quinze intellectuels, chercheurs et universitaires de renommée internationale explorent les racines profondes de la situation qui est la nôtre aujourd'hui, et qu'il est permis d'appeler une "grande régression". Ils la replacent dans son contexte historique, s'attachent à élaborer des scénarios possibles pour les années à venir, et débattent des stratégies susceptibles de la contrecarrer.
" Un ouvrage passionnant. " Télérama
" Une boîte à outils pour penser la période actuelle. "
France Inter " Les intellectuels de L'Âge de la Régression tentent de construire une nouvelle grille de lecture. (...) Une opération saute frontière pour diagnostiquer un mal global. Un livre en commun pour un monde qui se claquemure. "
Libération.
" La manifeste mondial contre le populisme. (...) Ouvrage magistral (...) qui acte l'effondrement d'un monde né après la chute du Mur en 1989. "
L'Obs. -
In this important new book, Nancy Fraser and Rahel Jaeggi take a fresh look at the big questions surrounding the peculiar social form known as "capitalism," upending many of our commonly held assumptions about what capitalism is and how to subject it to critique. They show how, throughout its history, various regimes of capitalism have relied on a series of institutional separations between economy and polity, production and social reproduction, and human and non-human nature, periodically readjusting the boundaries between these domains in response to crises and upheavals. They consider how these "boundary struggles" offer a key to understanding capitalism's contradictions and the multiple forms of conflict to which it gives rise.
What emerges is a renewed crisis critique of capitalism which puts our present conjuncture into broader perspective, along with sharp diagnoses of the recent resurgence of right-wing populism and what would be required of a viable Left alternative. This major new book by two leading critical theorists will be of great interest to anyone concerned with the nature and future of capitalism and with the key questions of progressive politics today. -
Is Habermas's concept of the public sphere still relevant in an age of globalization, when the transnational flows of people and information have become increasingly intensive and when the nation-state can no longer be taken granted as the natural frame for social and political debate? This is the question posed with characteristic acuity by Nancy Fraser in her influential article `Transnationalizing the Public Sphere?' Challenging careless uses of the term `global public sphere', Fraser raises the debate about the nature and role of the public sphere in a global age to a new level. While drawing on the richness of Habermas's conception and remaining faithful to the spirit of critical theory, Fraser thoroughly reconstructs the concepts of inclusion, legitimacy and efficacy for our globalizing times.
This book includes Fraser's original article as well as specially commissioned contributions that raise searching questions about the theoretical assumptions and empirical grounds of Fraser's argument. They are concerned with the fundamental premises of Habermas's development of the concept of the public sphere as a normative ideal in complex societies; the significance of the fact that the public sphere emerged in modern states that were also imperial; whether `scaling up' to a global public sphere means giving up on local and national publics; the role of `counterpublics' in developing alternative globalization; and what inclusion might possibly mean for a global public. Fraser responds to these questions in detail in an extended reply to her critics.
An invaluable resource for students and scholars concerned with the role of the public sphere beyond the nation-state, this book will also be welcomed by anyone interested in globalization and democracy today.