En 1998, du fond de l'oubli, une voix au téléphone informe Paule du Bouchet de la mort de Miette, son amie d'enfance. Miette fut la compagne des petits riens comme des heures intenses ; une jeune fille ardente, en mouvement, à la joie contagieuse mais à la mélancolie abyssale. Cette "amie-soeur" avait un secret qu'elle taisait.
Par traits successifs et avec une puissance narrative étonnante, Paule du Bouchet offre un portrait singulier de Miette, et, en creux, d'elle-même. Avec son souci de questionner le travail du souvenir et sa construction, l'autrice défie l'absence et le deuil. Comme une histoire chuchotée dans le noir de la chambre, là où la frontière entre réalité et invention s'efface.
Août 1914 : Adèle a treize ans et demi, bientôt quatorze. Elle commence son journal et lui confie les rêves qu'elle a dans la tête : devenir institutrice par exemple, épouser un garçon de la ville. Mais la guerre est là. Cette fois, c'est sûr, on va regagner l'Alsace et la Lorraine. Et elle sera courte, cette guerre. Les deux frères d'Adèle reviendront pour les vendanges, au pire pour Noël. Mais la guerre s'enlise, s'enterre dans les tranchées : quatre années de froid, de boue, de sang. Et quand sonnera enfin l'armistice, le 11 novembre 1918, toutes les familles auront versé leur tribut de deuil à la Grande Guerre.