De 1974 à 1975, Paule du Bouchet a vécu dans l'Altiplano péruvien chez des Indiens quechua qui, avant elle, n'avaient jamais vu d'Occidentaux. Quand elle rentre en Europe, un silence définitif vient sceller ce moment d'une densité hors du commun.
Quarante-cinq ans après, quelques mots sur une feuille volante échappée d'un livre donnent lieu à des retrouvailles inespérées avec son filleul péruvien. En octobre 2019, Paule du Bouchet retourne dans cette même communauté indienne, à quatre mille cinq cents mètres d'altitude. Rien n'a changé et tout a changé.
Dessin à main levée de la mémoire perdue et retrouvée, ce dernier voyage nous saisit dans l'évidence d'un passé à couper le souffle.
Jeudi 30 juillet 1914. Adèle commence enfin le journal qu'elle a reçu pour Noël : un ami auquel elle peut raconter sa vie, confier ses espoirs, ses craintes et ses secrets.
En ce 1er août 1914, les cloches de l'église de Crécy se mettent à sonner le tocsin à toute volée, c'est la guerre! Le journal que tient Adèle l'aidera-t-il à avoir moins peur? Ses frères mobilisés reviendront-ils à la ferme? Reverra-t-elle Lucien, son filleul de guerre, venu un jour en permission? Qu'adviendra-t-il d'Alette, sa meilleure amie?
Les années passent dans le petit village de Bourgogne, rythmées par les travaux des champs, les nouvelles du front. La guerre tue, mutile les soldats, affame les gens de 'l'arrière', endeuille les campagnes. Adèle grandit et rêve de devenir institutrice dans un monde meilleur...
1800. Dans la capitale, on parle de cette bête sauvage capturée par des paysans au fin fond de l'Auvergne, quelques années plus tôt. Une sorte d'enfant sale aux cheveux hirsutes, qui pousse des grognements et marche bizarrement. Car voilà que cette créature arrive à Paris pour être étudiée par des savants. Julie, 13 ans, est d'abord aux anges : c'est sa mère, Mme Guérin, qui va prendre soin du "sauvage" avec un certain Dr Itard...
« Juillet 176. Nous devons redoubler de vigilance : si quelqu'un est dénoncé comme chrétien, la police le jette en prison. Des chrétiens ont même été torturés. Et la torture peut être étendue à l'entourage d'un chrétien ! Mon sang se glace... Ainsi, cela veut dire qu'en devenant chrétienne, ce n'est pas seulement moi que j'ai mise en danger, mais toute ma famille. Cela, je ne peux pas en supporter l'idée... Je ne peux pas. »
En 1998, du fond de l'oubli, une voix au téléphone informe Paule du Bouchet de la mort de Miette, son amie d'enfance. Miette fut la compagne des petits riens comme des heures intenses ; une jeune fille ardente, en mouvement, à la joie contagieuse mais à la mélancolie abyssale. Cette "amie-soeur" avait un secret qu'elle taisait.
Par traits successifs et avec une puissance narrative étonnante, Paule du Bouchet offre un portrait singulier de Miette, et, en creux, d'elle-même. Avec son souci de questionner le travail du souvenir et sa construction, l'autrice défie l'absence et le deuil. Comme une histoire chuchotée dans le noir de la chambre, là où la frontière entre réalité et invention s'efface.
Jeudi 31 octobre 1940. C'est une honte : Pétain a appelé les Français à "collaborer avec les Allemands". Et papa est prisonnier de ces gens avec qui il faudrait collaborer !
Maman sort souvent sans me dire où elle va, ça m'énerve. Je sais qu'elle fait la queue pendant des heures pour essayer d'acheter de quoi manger parce qu'il n' y a plus grand-chose dans les magasins, mais parfois, j'imagine qu'elle va je ne sais où, faire des choses dangereuses et ça me fait peur.
Munich, février 1943. Sophie Scholl est arrêtée par la Gestapo; avec deux autres résistants. Dans l'attente du verdict, son amie Elisa écrit pour conjurer l'angoisse. Elle raconte ses parents prohitlériens, la Nuit de cristal, Léo le jeune Juif dont elle est amoureuse...
Entre fiction et réalité historique, un journal intime poignant pour découvrir une figure héroïque de la resistance à Hitler.
Printemps 1944. Il neige. Nous sommes en mai. Il neige des fleurs de cerisier. Derrière ce brouillard de neige, un brouillard de larmes. Un petit garçon voit sa mère disparaître à jamais au bout d'un champ.
Avril 1918. Le soldat est beau comme une photo. Il a dit qu'il était américain. Qu'il repartait pour le front et qu'il voulait offrir un cadeau à une femme. Juliette l'a conseillé au mieux, elle y a mis tout son coeur. Un poudrier. Il a dit qu'il voulait y faire graver des initiales...
À travers sept nouvelles de guerre, des guerres de notre histoire proche, un fil, ténu comme une anecdote : celui de la vie qui continue, de la conscience qui parle trop clair, de l'amour plus fort que la guerre, de la mémoire qui ne s'éteint jamais.
À la vie, à la mort.
Varsovie 1939. Luna, jeune Juive d'origine polonaise, n'a qu'une passion, la musique et le chant. Sa voix est merveilleuse. Elle a quatorze ans lorsque les troupes allemandes entrent en Pologne. Très vite, la population juive est enfermée dans le ghetto. Commencent alors la persécution, la misère, la peur, la mort. Luna voit peu à peu disparaître tous les siens. Dans le cauchemar de la guerre, elle participe à la résistance du ghetto de Varsovie avec, pour seules forces, sa voix hors du commun et sa volonté de vivre et d'aimer...
Couvée par l'amour excessif de sa mère, Malia étouffe. Alors, quand son amie Gisèle lui propose de s'installer avec elle à Paris, ce jour de septembre 1955, la jeune fille accepte aussitôt. Mais elle promet d'écrire à sa mère, tous les jours. Malia se construit, entre la Sorbonne, le théâtre, sa rencontre avec un metteur en scène... tandis que ses parents peu à peu s'effondrent, laissant échapper de lourds secrets...
Émouvant, intrigant, follement romanesque !
Ni essai ni biographie, Debout sur le ciel trace par images successives, toutes liées intimement à son travail d'écrivain, la figure d'un père, André du Bouchet, poète majeur de la génération des années 50-60.
Cest le monde élémentaire de la nature et des outils, de l'eau et de la pierre, des couleurs et des mots simples, sensibles au vent et à la lumière. Mais c'est aussi la présence de la musique, celle de Bach, Haydn ou Beethoven. Tout se tient ici ensemble, le mot, la musique, la couleur, sans cesse ramenés au plus simple, au plus immédiat.
Ce portrait du père est aussi un autoportrait : Debout sur le ciel n'est pas un livre "sur" André du Bouchet, mais plutôt une promenade avec lui.
En ce début de 1968, Maud a seize ans, et elle est loin de se douter que sa nouvelle vie a commencé. À la fin de l'année scolaire, le bac l'attend. Si tout va bien. Mais dans les rues, la soif de changement est là. La colère des étudiants explose. Alors que le Quartier latin est à feu et à sang, que les barricades se montent sous les fenêtres, la jeune fille écoute les Beatles, voudrait se coiffer comme la chanteuse Sylvie Vartan, fantasme sur la photo d'un certain Dany le Rouge et rêve de descendre dans la rue...
Paule Du Bouchet se souvient de "son" mai 68. Un récit autobiographique qui mêle l'intime aux événements et restitue délicieusement le parfum d'une époque et son cri de révolte.