Stella Mac Leod, prude épouse d'un officier anglais de l'époque victorienne, accompagne son mari en Nouvelle-Zélande. A peine débarqués, ils sont attaqués par une tribu maorie et la jeune femme se voit bientôt initiée contre son gré aux moeurs des hommes et des femmes de la tribu. Ignorant toute frustration sexuelle, les sauvages vont la transformer en otage d'amour et lui révéler sa nature voluptueuse. Cruelle Zélande, récit de la découverte des plaisirs sexuels et de la jouissance sans entrave par une jeune lady puritaine, est devenu un classique de la littérature érotique.
'La culotte, très blanche, me paraissait immense, haute, large. Je la baissai vite sur les cuisses claires. Le derrière de bébé, clair lui aussi, était bien bombé, mais, comme je l'avais supposé, manquait de dessin. Un derrière de gros bébé, fade, plus émouvant qu'excitant. Je ne le regardai ni ne le vis guère. Administrer une fessée, selon moi, implique un traumatisme tout autant pour le donneur. Je fessai la petite, non pas de toute ma force cela va de soi, mais en conscience. Ce postérieur enfantin ou presque et ce que je faisais me déplaisaient passablement. La petite eut le courage de ne pas crier ni pleurer. Aussitôt fini, je remontai la culotte, descendis la jupe sur les absurdes socquettes blanches.- Maintenant je vais m'occuper de Danièle.'Pour que la petite fille de sa voisine, colérique et intenable, se tienne tranquille, le narrateur propose un pacte à la mère dépassée : il représentera l'autorité paternelle et viendra régulièrement administrer des fessées à la petite. Principe d'éducation qui aura un corollaire, par pur souci d'équité : la mère devra systématiquement subir le même châtiment que sa fille...
Françoise ne peut être liée aux autres que par des attaches passionnées. Elle quitte ses parents, qui l'ennuient, mais aime avec la même fougue la petite Claire, qu'elle rencontre à la Faculté, et Daniel, une sorte d'article de plage. Daniel lui apprend l'amour. Aussi le quitte-t-elle aussitôt : l'amour, cela s'apprend tout seul. C'est une jeune fille, qui porte le même nom qu'elle, qui lui apprendra la tendresse. Guido la fera souffrir, mais cela n'importe guère. Françoise sait qu'il n'y a pas d'amour qui ne vous rapproche de vous-même. Elle aime toujours à coeur perdu, parce qu'elle est le petit hussard : elle ne peut rien faire médiocrement. Elle croit qu'elle déteste Pierre Antoine, parce qu'il l'a vue sans son orgueil ; à force de le détester, elle deviendra sa femme. Et ce n'est qu'alors qu'elle osera parler de bonheur. Chacune de ses rencontres, comme les visages différents d'un même amour, devait l'acheminer vers lui. Que signifie ce livre ? Que l'amour est le plus court chemin d'un être à un autre. Il y a un chemin plus long : celui qui vous sépare de vous-même. Il faut oser ! dit Françoise, le petit hussard. Car alors, à un détour de ce chemin, on rencontrera le Bonheur. Ce sera peut-être un homme ; ou une femme. C'est surtout un style de vie, une façon d'être généreux. C'est un mouvement de l'âme.
L'histoire vraie d'un couple est encore à écrire - et, qui sait, à vivre. Doit-on dire que l'auteur de « Je n'ai pas fini de t'aimer aujourd'hui » a choisi la difficulté, et que c'est l'histoire d'un « couple à trois » qu'il raconte ? D'abord à Paris, puis sur les plages algériennes, à Paris de nouveau, une jeune fille, un jeune homme et un homme plus âgé choisissent délibérément de mêler, d'entremêler leurs vies. L'amour se cache, se montre, on ne sait trop où, entre l'amitié et la tendresse, entre le désir et le plaisir, entre les élans bien ou mal connus du coeur et cette sexualité tant vantée. Ressort du livre, semble-t-il encore, une impression de chaleur - chaleur des êtres et des choses. Ressort un propos, peut-être un peu moins vain qu'on n'y est accoutumé, sur l'amour, justement, et le chagrin, l'intimité et la solitude, le célèbre sexe et la prétendue âme, une certaine exigence de vie et la tentation de la mort. Ressort surtout, sans doute, un portrait de femme : le visage, « qu'on n'a jamais fini d'aimer », du Petit Colley, la Princesse-Chienne.
Elle s'appelle Claire, elle est jeune, artiste, à la fois confiante et mystérieuse, naïve et résolue. Lui, c'est Geoffrey, il a dépassé la cinquantaine et semble revenu de tout, mais derrière ce masque il s'étonne chaque jour de la relation qui l'unit à la jeune femme. Geoffrey et Claire sont à Lisbonne ; ils y découvrent une maison du XVIIIe qu'ils décident d'habiter sur-le-champ : elle est la "Maison sortie d'un songe on ne sait comment, on ne sait pourquoi commun à Claire et à Geoffrey". Et cette "folie" abandonnée revit du simple fait d'être occupée par les deux amants. Ainsi voient-ils défiler : Vivaldo, ancien immigré en France et chauffeur de car, Sebastiao et Sebastiao, vrais policiers, faux frères et peut-être authentiques ennemis, Linda qui raconte sa vie en autant de versions différentes qu'il lui est possible d'en inventer. D'autres figures encore viennent confirmer à Claire et Geoffrey que cette Maison de l'Avenida, même s'ils ne détiennent aucun titre de propriété, est "leur" maison...
"Un frisson d'air marin, des bruits de jungle, un parfum de sexe et de fleurs..." Débarquée sur une île prétendue déserte, la jeune Sandra découvre, sous les nuits chaudes des tropiques, l'ivresse des sens. Paresse, indolence, volupté, les sensations s'effeuillent au gré du désir et des caresses, avec des partenaires étranges, complaisants, dominateurs. D'une innocente perversité, en simple tenue d'Ève, l'héroïne se livre, s'abandonne à des ébats torrides et s'invente de nouvelles jouissances. Érotique et exotique, une invitation au plaisir...
De Loti à Istanbul : une passion. Une passion que menace la mort, la déchéance de l'écrivain. Mais un admirateur s'est glissé dans le dédale du vieux Stamboul, à la poursuite de son mythe. Un pacte étrange lie alors les deux hommes : l'admirateur propose sa jeunesse à l'auteur d'Aziyadé pour que celui-ci vive aussi longtemps que son oeuvre. Et lorsque surgit une jeune fille, Fenzileh, hésitant entre le maître et son disciple, le récit se fait onirique, s'empreint d'une véritable magie. Mais où donc se situent les rêves ? La vie n'est-elle qu'un songe, et la mort aussi ? Est-il vrai seulement que les hommes doivent mourir ? Aux confins de l'étrange et du fantastique, le nouveau roman de Jacques Serguine est un splendide hommage à celui qui fut l'un des très grands écrivains de la fin du siècle dernier. Entre présent et passé, rêve et réalité, un récit de style sur la fuite du temps et la nostalgie qui nous restitue magnifiquement les splendeurs d'Istanbul.
Quand les mots de Jacques Serguine se font la valise, ça donne un contradictionnaire : pas vraiment des définitions, plutôt des collisions d'où jaillissent parfois des étincelles, parfois des significations inattendues. Profonde sagesse ou pure calembredaine ? Pure sagesse ou profonde calembredaine ?
La vie ne choisit pas, différant en cela de l'amour, et des créatures humaines. Pourquoi s'étonner, pourquoi rêver ? Pourquoi s'étonner plus à cause d'une enfant qui aime, d'un ami qui crée - comme tout un chacun devrait pouvoir le faire - sa propre destinée, pourquoi se scandaliser plus de cette douleur insupportable que d'un bonheur, qu'on croirait lui aussi insupportable ? N'est-il jamais écrit - sur les cadrans solaires - que toutes les femmes nous blessent, et que la dernière nous tue ? Il en est ainsi, sans doute, non seulement de ce qui fait mal, mais de ce qui rend heureux. Il faut bien que quelqu'un, quelque part, toujours, commence à vivre.
Connaître une petite renarde, l'apprivoiser, partager ses jeux avec elle et lui apprendre à nager, voilà qui est exceptionnel pour un petit garçon, mais échanger de vraies paroles et des secrets avec cette compagne de jeux inattendue, voilà qui tient du prodige. C'est cependant la surprise que réservaient à Manuel ses vacances en Normandie.
Ce qu'on nomme érotisme ne consiste, en littérature, qu'à exprimer avec une précision supérieure des détails que tout le monde connaît.Et si à propos de Délit du corps, on désire évoquer le terme actuellement répandu, de pédophilie, ce sera pour montrer autant d'esprit qu'il en fallait pour employer celui d'inceste à propos de Mano l'Archange, il y a bientôt quarante ans. Mano l'Archange demeura interdit onze ans. Aujourd'hui, c'est un classique au sens propre : certains ouvrages scolaires en utilisent des extraits. Depuis, il y a eu Éloge de la fessée, autre classique. Cruelle Zélande, traduit en vingt langues, La Culotte de feuilles, dérive brillante sur le thème de Robinson Crusoë.
Et Délit du corps ?
La Nature, comme on dit, a gratifié, ou peut-être accablé un petit garçon des attributs virils d'un adulte. D'une nourrice trop câline à une psychologue troublée et divers profiteurs de cette particularité, le petit garçon en tirera-t-il des joies immenses ? Ou ce cadeau équivoque aura-t-il pour résultat de faire de lui un pur objet de manipulation, une proie ou une victime ?
Mais de ces rencontres, naîtra un amour fort pour deux petites filles rencontrées chez une tutrice hystérique. A eux trois, ils se libéreront de leurs entraves et réapprendront à vivre simplement entourés de l'amour, affectif et physique, d'une mère qu'ils se seront choisie.
Un roman d'une grande force, souvent féroce, servi par une écriture sans concession où le narrateur se partage entre curiosités, plaisirs des sens et incrédulité pour ces adultes qui l'utilisent.
Dans ce livre dérangeant, itinéraire d'un enfant dans la perversité des adultes, Jacques Serguine a exploré des zones interdites dont il a fait un immense roman qui fera date.
Dans ce roman à l'étonnante liberté de ton, Jacques Serguine retrouve un sujet qui lui est familier et qu'il avait exposé avec brio dans son célèbre Éloge de la fessé traduit en seize languesPour que la petite fille de la voisine, colérique et intenable, se tienne tranquille, le narrateur propose un pacte à la mère dépassée : il représentera l'autorité paternelle et viendra régulièrement administrer des fessées à la petite. Principe d'éducation qui aura un corollaire, par pur souci d'équité : la mère devra systématiquement subir le même châtiment que sa fille Entamé en 2005 avec L'Été des jeunes filles (Mercure de France), L'Attendrisseur est le deuxième volet d'un nouvel éloge de la fessée, thème cher à Jacques Serguine qui rend un vibrant hommage aux rotondités féminines : Les fesses sont ce qui m'éblouit dans une femme. Les tiennes sont à la fois les plus jolies et les plus intenses, comme une profondeur et une gravité fabuleuses, auxquelles j'aie jamais été présenté. Massives et pures, sans le soupçon d'un défaut, brûlantes et mates on dirait une buée, désarmées, et d'une intolérable insolence ; un caramel très clair qui fond et s'émeut sans s'attendrir. Si je les écarte, je meurs ou j'explose.
Dans ce roman à l'étonnante liberté de ton, Jacques Serguine retrouve un sujet qui lui est familier et qu'il avait exposé avec brio dans son célèbre Éloge de la fessé traduit en seize langues. Il y met en scène un personnage qui considère la fessée comme « parole d'évangile, c'est-à-dire comme un moyen de pacifier les familles, rapprocher ce que les lois, la société et les conventions désunissent ou tiennent séparé, et de gagner les coeurs pour les tourner vers le ciel. »