Nous sommes en 1664, à Deft aux Pays-Bas. Griet a 16 ans. Sa famille n'a jamais été riche, mais depuis peu, elle est tombée dans la pauvreté. Le père, qui fabriquait des carreaux de faïence, est devenu aveugle après l'explosion d'un four et il n'a plus de travail. Alors, c'est décidé, Griet sera servante, placée chez un peintre dont on parle beaucoup à Delft ; Johannes Vermeer. Elle va y découvrir un milieu hostile, harcelée par une épouse acariâtre, une enfant fourbe et méchante, une servante hargneuse. Mais un univers qu'elle ignorait et qui va l'éblouir s'ouvre à elle : la peinture de Vermeer. Une relation toute en demi-teintes va s'établir entre l'homme et la jeune fille, troublante et douloureuse à la fois.
Fraîche, émouvante, juvénile, Isabelle Carré investit totalement le personnage de la jeune Griet. Elle nous fait partager son émerveillement devant la naissance d'un tableau, sa douleur face à l'injustice d'une épouse jalouse, la douceur des premiers émois amoureux.
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui» : elle veut s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe.
La voix fraîche d'Isabelle Carré nous emporte dans l'univers rêveur et passionné de Carole Martinez.
Farah et ses parents ont trouvé refuge dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Farah pense être une fille, mais découvre qu'elle n'a pas tous les attributs attendus. Cependant elle s'épanouit dans ce drôle de paradis au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes, observant les adultes mettre tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, antispécisme, naturisme, amour libre et pour tous, y compris pour les disgraciés, les vieux, les malades...
Mais cet éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone blanche sillonnée par les migrants ; ses portes vont-elles s'ouvrir pour les accueillir ?
Isabelle Carré raconte avec entrain la quête d'identité de cette adolescente en devenir, pétillante et drôle. Un roman doux et cruel, comique, et surtout décapant, sur l'innocence et le monde contemporain.
Grand Prix du livre Inter
Dans la chaleur exaltante de l'été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour découvrir le monde. Sac au dos, elle traverse les États-Unis et se retrouve à Los Angeles, où elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, la voici à la table du célèbre cinéaste hollywoodien Billy Wilder, dont elle ne connaît absolument rien. Quelques mois plus tard, sur une île grecque transformée en plateau de cinéma, elle retrouve le réalisateur et devient son interprète le temps d'un fol été, sur le tournage de son avant-dernier film, ""Fedora"". Tandis que la jeune femme s'enivre de cette nouvelle aventure dans les coulisses du septième art, Billy Wilder vit ce tournage comme son chant du cygne. Conscient que sa gloire commence à se faner, rejeté par les studios américains et réalisant un film auquel peu de personnes croient vraiment, il entraîne Calista sur la piste de son passé, au coeur de ses souvenirs familiaux les plus sombres.
Roman de formation touchant et portrait intime d'une des figures les plus emblématiques du cinéma, "Billy Wilder et moi" reconstitue avec une fascinante précision l'atmosphère d'une époque. Jonathan Coe raconte avec tendresse, humour et nostalgie les dernières années de carrière d'une icône, et nous offre une histoire irrésistible sur le temps qui passe, la célébrité, la famille et le poids du passé.
Août 1914 : Adèle a treize ans et demi, bientôt quatorze. Elle commence son journal et lui confie les rêves qu'elle a dans la tête : devenir institutrice par exemple, épouser un garçon de la ville. Mais la guerre est là. Cette fois, c'est sûr, on va regagner l'Alsace et la Lorraine. Et elle sera courte, cette guerre. Les deux frères d'Adèle reviendront pour les vendanges, au pire pour Noël. Mais la guerre s'enlise, s'enterre dans les tranchées : quatre années de froid, de boue, de sang. Et quand sonnera enfin l'armistice, le 11 novembre 1918, toutes les familles auront versé leur tribut de deuil à la Grande Guerre.